Coup d’œil dans le rétro : panorama de la dernière décennie en termes d’investissements
Par Christophe Tunica
Impossible d’établir un panorama économique des dix dernières années sans traiter à part 2020, année aussi chaotique qu’atypique !
De crise sanitaire en crise économique, tous les ingrédients y étaient, y compris le krach boursier de février-mars 2020 : 38 % de baisse entre le 19 février et le 18 mars pour le CAC40.
2020 année aussi chaotique qu’atypique !
Jamais les Français n’auront autant épargné qu’en 2020, alors que les produits d’épargne « classiques » – type Livret A ou LDDS – offraient une rémunération historiquement basse. 105 milliard d’euros ont ainsi été épargnés entre janvier et septembre 2020, soit 40% de plus qu’en 2019, sur la même période ( source : BPCE, novembre 2020 ).
Par ailleurs, les Français ont très largement regarni leurs liquidités en les laissant tout simplement sur leur compte courant.
Au niveau mondial, les effets de la crise sanitaire – qui a perturbé l’économie et modifié en profondeur les habitudes de consommation (en supprimant par exemple une bonne partie des loisirs) – contrebalancés par des injections sans précédent, de liquidités de la part des banques centrales et des gouvernement, ont complètement rebattu les cartes des secteurs et des marchés. Ainsi contre toute attente, les actions américaines ont clôturé l’année en signant des records historiques : progression de 16,26 % du S&P500, de 7,24 % du Dow Jones et de 43,64 % du Nasdaq !
Même chose pour les marchés asiatiques qui, pour certains, ont même clôturé l’année en fanfare : + 16,01 % pour le Nikkei 225, + 13,87 % pour le Shanghai Composite et + 2,30 % pour le Hang Seng.
Les marchés actions européens ont particulièrement souffert et finissent, globalement, l’année dans le rouge (l’Eurostoxx, par exemple, accuse une perte cumulée 4.04%).
Sur le plan sectoriel, les technologies de l’information – sans surprise – ont bondi de 42 %. Les biens de consommation discrétionnaire de + 32.07 %, ce qui peut être surprenant dans la mesure où la planète a été privée de « biens non essentiels » durant les confinements à répétition. Les services de communication ont connu une croissance de + 22.18 % et les matériaux de base de +18.10 %. Curieusement, la santé, secteur placé au cœur des préoccupations et qui portait les espoirs du monde entier, n’a enregistré « qu’une » progression de 11.43 %.
L’année 2020 aura enfin été marquée par de belles performances dans tous les segments de la dette d’entreprise. Quant à l’or, il a conservé sa réputation de valeur refuge avec une progression de plus de 22 % sur l’année.
Quid de la période 2009 – 2019 ?
Ces années dites « normales »- toutes proportions gardées – ont été marquées par les tendances suivantes :
- L’immobilier : si, porté par la croissance des prix immobiliers et la baisse des taux d’emprunt, l’immobilier a été un placement des plus rentables jusqu’en 1999, les années 2000 ont un peu marqué le pas. Elles ont vu, en effet s’installer une certaine atonie des prix, ainsi qu’une fiscalité qui ont tendu à affaiblir le rendement, même si la pierre est demeurée une valeur sûre, avec de très bons taux de performance.
- La bourse : malgré une volatilité certaine, les performances du CAC 40, se sont maintenues à des niveaux élevés jusqu’à la crise financière de 2008-2009. S’en est suivie une période de rentabilité très faible jusqu’en 2011, 2012. Puis, la bourse a repris des couleurs.
- L’or est demeuré une valeur refuge, tout en supportant malgré tout quelques risques… En effet même son cours étant soumis à l’offre et à la demande, il lui arrive de chuter… Notons par exemple, le mois de juin 2013, où l’or s’est échangé, sur les marchés internationaux à un cours inférieur de 16% à celui de juin 2012 ! Par ailleurs les échanges s’effectuant en dollars, les investisseurs européens supportent les risques liés au taux de change. Or, le dollars a un peu fluctué durant la dernière décennie …
- Les placement de « bons père de famille »… Disponibles et défiscalisés les Livret A, et le LDDS sont restés des placements intéressants mais leur taux de rémunération n’ont cessé de chuter au fil de la décennie, tout comme ceux de l’Assurance vie. Les obligations publiques et des Sicav monétaires sont restés des produits très peu risqués mais se sont affaiblis en tendance, leur rendement répliquant le taux de l’argent au jour le jour (Eonia) ou le taux de l’argent à court terme (Euribor).